Ouvrir. Entrouvrir. Laisser bailler.
À quel instant cédons-nous ?
Peut-on vraiment prendre la mesure de l’égratignure ?
Mais au fait, êtes-vous dans la certitude que la rupture est consommée ?
Depuis que les portes s’ouvrent à ce tremblement de l’air.
Il n’est aucunement dit qu’elles se referment ou qu’elles aient été refermées.
C’est léger, très anecdotique. Comme une caresse sur la peau. La chair de poule, ou encore un rayon de soleil contredit par une presque invisible brise.
Nos corps frémissent.
Ce n’est pas tant le merle qui nous capture, mais son chant.
Pluie veloutée, l’odeur du papier qui n’attend que le vague tracé. Le goût imperceptible de l’attente pour bercer notre amour.
Mais n’oubliez pas que la sauvagerie des fleurs est comparable à l’effronterie de notre amour.
Le cheval qui s’élance implore la posture du rocher chauffé au soleil.
Opposition. Contradiction.
Non ! Complexité de nos cadences non-linéaires, richesse de l’aller-retour vaincu mais désirant.
Cela nous importe peu que la porte s’ouvre, mais c’est son bâillement qui nous dérobe.
Dans ce flottement, la porte est indécise. Ou plutôt, ni raison, ni volonté de manifester un choix.
Elle se refuse à opposer la fixité au tremblement. Mouvement perpétuel qui grandit, réduit sa fréquence, se languit.
Prenez garde, ne vous méprenez pas, pas question ici de légèreté gratuite, anodine.
La volontaire errance n’est pas offerte.
Nous sommes une architecture de velours usé, la paume rêche d’une main tendue, de nos joues collées l’une à l’autre fleurissent les milles possibilités de laisser couler nos larmes.
Qu’adviendra-t-il de l’écorce de nos chairs ? L’alphabet de nos muscles s’activera dans le roulis des chevauchées libres.
Entrez, mais assurez-vous que les échines du bois soient toujours saluées par l’air. Ne refermez rien.
Jeudi 20.04.23, de 18h à 20h - Vernissage
Mercredi 17.05.23, à 18h - Visite guidée de l'exposition en partenariat avec la Société des Amis des Arts
Jeudi 25 mai, à 18h30 - Défilé de mode réalisé par les élèves en 4e année de Création de vêtements N’mod du Pôle Arts Appliqués (CPNE)
Téléchargez le dossier des artistes: ici
Le projet de Lisa Mazenauer et Hélène Portier est réalisé
en collaboration avec la Fête de la danse Neuchâtel.
Le titre de l’exposition est emprunté au recueil de poèmes “Le corps clairvoyant” de Jacques Dupin (1975, p.212)