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Art on Paper
05.09.-09.09.18
Bruxelles, BOZAR
Stand 36
on entend son coeur battre à grands coups (2018) est une installation visuelle mais aussi littéraire. Elle exige d’être lue. Un livre pédagogique est démonté. Ses pages détachées, lues, analysées, notées, ponçées. Quelques mots échappent à cette disparition pour former le portrait d’une femme dont on ne connaît pas le nom ; ni le passé, ni le présent, ni le futur. Les photographies sont brouillées et vidées de leur sens. La lecture de ce récit désincarné, singulier et poétique donne peu de repères. Qui est cette femme? Que lui est-il arrivé? Sa vie se situe en dehors des mots, à même la transparence des pages et l’épiderme effacé de son double. Son histoire est déployée à plat, sur des tablettes à hauteur de taille, faisant le tour de l’espace telle une longue phrase – une quarantaine de pages mises bout à bout. Nos corps penchés sur ce qui nous échappe, en attente.
Cette proposition de l’artiste Sophie Jodoin s’inscrit dans la continuité de son travail récent sur l’écriture et son rapport à l’image ainsi que d’une pratique plus éclatée du dessin et son déploiement dans l’espace. Le corps, désormais plus discret, est évoqué par les mots. Le langage devient le matériau même de l’oeuvre ainsi que son mode d’articulation central ; une sorte de(ré)écriture du corps qui sollicite aussi celui du visiteur, devenu lecteur aux aguets.
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Art on Paper
05.09.-09.09.18
Bruxelles, BOZAR
Booth 36
on entend son coeur battre à grands coups is both a visual as well as a literary installation: it compels to be read. An educational book is taken apart. Its pages loosened, read, analyzed, annotated, sanded. A few words escape this disappearance to form the portrait of a nameless woman whose past, present, and future remain unknown. Photographs have been blurred and their meaning evacuated. The reading of this disembodied narrative, singular and poetic, yields few points of reference. Who is this woman? What has happened to her? Her life is outside words - in the transparency of the pages and the erased epidermis of her double. Her story has been laid out flat on shelves, waist high, occupying the space as a long sentence – some forty pages placed side by side. Our bodies leaning towards what escapes us, waiting.
This proposal by artist Sophie Jodoin is in continuity with her recent work concerned with writing and its relationship to images as well as a more expanded drawing practice and its deployment in space. The body, as a subject that has always occupied her interest, is increasingly discrete in her works and evoked by words. Language itself becomes the actual material of the work as much as its foremost mode of articulation; a manner of re-writing of the body resonating with that of the spectator, who becomes in turn an involved, anticipatory reader.
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