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Né en 1981 à Aubonne (Suisse), Matthieu Gafsou vit et travaille à Lausanne. Il est français et suisse.
Après un master dans trois disciplines à l’Université de Lausanne (histoire et esthétique du cinéma, philosophie et littérature, 2000-2006), il suit la formation supérieure en photographie de l’École d’Arts appliqués de Vevey (2006-2008).
Son travail de diplôme, « Surfaces » le fait très vite remarquer en Suisse et à l’étranger, grâce notamment au prix de la fondation HSBC pour la photographie (2009), au prix du Photoforum Pasquart (2008), suivi d’une sélection à l’exposition « reGeneration2. Photographes de demain » au Musée de l’Elysée à Lausanne (2010) et à la fondation Aperture à New York.
« Surfaces » lui attire de nombreux mandats commerciaux et institutionnels dans le domaine de la photographie d’architecture (Le Corbusier à Firminy, 2009, Gallimard), et débouche aussi sur des missions photographiques plus personnelles : « La Chaux-de-Fonds » (2009-2012), « Sacré » (2011-2012). En parallèle, Gafsou travaille pendant quatre ans à la série « Alpes », consacrée aux métamorphoses du milieu alpin sous l’influence du tourisme de masse et des modifications climatiques, très bien accueillie dès 2011 et exposée en Suisse, France, États-Unis, Cambodge, etc.
En 2014, Mathieu Gafsou prend le risque, pour sa première exposition personnelle institutionnelle importante, au Musée de l’Elysée sous l’égide de Sam Stourdzé (2014), d’un sujet controversé avec Only God Can Judge Me, fruit d’une immersion dans le milieu des consommateurs de drogue à Lausanne.
Dès 2015, et ce jusqu’en 2018, Matthieu Gafsou questionne avec la série « H+ » les relations entre le corps humain et la technologie. Cet état des lieux de la nébuleuse transhumaniste est montré aux Rencontres de la Photographie d’Arles en 2018, puis en Chine dans la cadre du festival international de photo Jimei X Arles. Depuis, cette exposition a été montrée dans presque tous pays d’Europe et a fait l’objet d’une importante acquisition par la Fotostifting/fondation suisse pour la photographie, institution de référence en Suisse.
Après la série «H+», Matthieu Gafsou entreprend la série «Vivants» (2018 à 2022), qui traite de la dégradation du monde et de notre place dans le vivant. Plutôt que de décrire uniquement les crises contemporaines (réchauffement, extinction de la biodiversité,...) ou de se protéger derrière des grands concepts, l’artiste a choisi de thématiser la dimension intime d’un tel horizon. Plutôt que de focaliser notre attention sur la force négative de la situation actuelle, la série «Vivants» fait appel au vocabulaire de la vie et du sensible. Cela n’amenuise pas la dimension sombre et pessimiste du projet, mais s’avère une tentative de raviver le lien émotionnel aux milieux vivants.
En 2022, le musée d’art de Pully consacre une exposition monographique en deux volets au photographe franco-suisse. La même année, il est sélectionné avec la Galerie C pour une participation à Paris Photo dans le secteur Curiosa. Le Prix Maison Ruinart lui est également décerné cette année-là.
Sept monographies ont jusqu’à présent été publiées, dont «Vivants/Le voile du réel» (Musée d’art du Pully, 2022), «H+» (Kehrer Verlag & Actes Sud, 2018), «Only God Can Judge Me» (Kehrer Verlag, 2014), «Sacré» (ed. IdPure, 2012), «Alpes» (ed. 19/80 editions, 2012), «Surfaces» (ed. Actes sud, 2009), «Le Corbusier à Firminy» (ed. Gallimard, 2009).
Matthieu Gafsou expérimente avec une sensibilité poétique à toute épreuve des thématiques actuelles et pertinentes. Le photographe parvient à faire surgir une esthétique où le médium photographique s’éloigne de la figuration littérale afin de plonger dans une réalité allégorique. Il s’intéresse à des phénomènes sociaux et humains. Nourri par les sciences humaines, en particulier la philosophie et l’anthropologie, il déploie une forme très libre du documentaire, qui mêle différentes modalités formelles (natures mortes, reportage, portrait, paysage et architecture). Il n’hésite pas à parasiter la documentation avec des images fabriquées, au caractère allégorique. Ses photographies fonctionnent en réseau, s’entrechoquent, pour tisser des significations multiples qui questionnent avec une force plastique saisissante.
Parallèlement à sa pratique artistique, Matthieu Gafsou enseigne à la haute école d’art et de design de Lausanne (ECAL) et est membre fondateur de l’agence MAPS.
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Born in Aubonne (Switzerland) in 1981, Matthieu Gafsou lives and works in Lausanne. After completing a Master's degree in three disciplines at the University of Lausanne (history and aesthetics of cinema, philosophy and literature, 2000-2006), he took a postgraduate course in photography at the Vevey School of Applied Arts (2006-2008). His diploma work, 'Surfaces', attracted attention in Switzerland and abroad, winning the HSBC Foundation for Photography Prize (2009) and the Photoforum Pasquart Prize (2008), followed by selection for the exhibition 'reGeneration2. Photographers of Tomorrow" exhibition at the Musée de l'Elysée in Lausanne (2010) and at the Aperture Foundation in New York.
"Surfaces" has led to a number of commercial and institutional commissions in the field of architectural photography (Le Corbusier à Firminy, 2009, Gallimard), as well as more personal photographic assignments: "La Chaux-de-Fonds" (2009-2012), "Sacré" (2011-2012). At the same time, Gafsou worked for four years on the 'Alpes' series, devoted to the metamorphosis of the Alpine environment under the influence of mass tourism and climate change, which was very well received in 2011 and exhibited in Switzerland, France, the United States, Cambodia and elsewhere.
In 2014, for his first major solo institutional exhibition, at the Musée de l'Elysée under the aegis of Sam Stourdzé (2014), Mathieu Gafsou produced the series "Only God Can Judge Me", the result of an immersion in the world of drug users in Lausanne. From 2015 until 2018, Matthieu Gafsou's "H+" series will explore the relationship between the human body and technology. This survey of the transhumanist nebula was shown at the Rencontres de la Photographie d'Arles in 2018, then in China as part of the Jimei X Arles international photo festival. Since then, this exhibition has been shown in many European countries and has been the subject of a major acquisition by the Fotostifting/Swiss Foundation for Photography, a leading institution in Switzerland. Where transhumanism wants to kill death, ecology accepts it.
Following on from the "H+" series, Matthieu Gafsou undertook the "Vivants" series (2018 to 2022), which deals with the degradation of the world and our place in it. Rather than simply describing contemporary crises (global warming, extinction of biodiversity, etc.) or hiding behind broad concepts, the artist has chosen to focus on the intimate dimension of such an issue. Rather than focusing our attention on the negative force of the current situation, the 'Vivants' series draws on the vocabulary of life and sensitivity. This does not diminish the sombre, pessimistic dimension of the project, but is an attempt to revive the emotional connection with living environments.
In 2022, the Musée d'Art de Pully devoted a two-part solo exhibition to the Franco-Swiss photographer. That same year, he and Galerie C were selected to take part in Paris Photo in the Curiosa section. He was also awarded the Maison Ruinart Prize that year. Seven monographs have been published to date, including "Vivants/Le voile du réel" (Musée d'art du Pully, 2022), "H+" (Kehrer Verlag & Actes Sud, 2018), "Only God Can Judge Me" (Kehrer Verlag, 2014), "Sacré" (ed. IdPure, 2012), "Alpes" (ed. 19/80 editions, 2012), "Surfaces" (ed. Actes sud, 2009), "Le Corbusier à Firminy" (ed. Gallimard, 2009).
Matthieu Gafsou experiments with relevant, topical themes with a poetic sensitivity that is unfailing. The photographer succeeds in creating an aesthetic in which the photographic medium moves away from literal figuration to dive into an allegorical reality. He is interested in social and human phenomena. Informed by the human sciences, in particular philosophy and anthropology, he uses a very free form of documentary photography, mixing different formal modalities (still life, reportage, portrait, landscape and architecture). He has no qualms about interfering with documentation with fabricated images of an allegorical nature. His photographs function as a network, colliding to weave together multiple meanings that raise questions with striking plastic force.
Alongside his artistic practice, Matthieu Gafsou teaches at the Haute Ecole d'Art et de Design de Lausanne (ECAL) and is a founding member of the MAPS agency.
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