Galerie C
Neuchâtel
Paris
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Déplacer le temps, allonger les ombres 05.11-03.12.22

Lukas Hoffmann

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« Cortège infini tel un long mur noir
Qui traverse les cieux, passe le désert morne
Des villes boréales enfoncées dans le deuil
Des ciels neigeux et les pans monotones 
»

« Endloser Zug, wie eine schwarze Mauer,
Die durch die Himmel läuft, durch Wüstenei
Der winterlichen Städte in der Trauer
Verschneiter Himmel, und dem Einerlei
»

Georg Heym, Die Wanderer

 

Déplacer le temps, allonger les ombres est la première exposition de Lukas Hoffmann à la Galerie C – Paris. Elle intervient après l’exposition EVERGREEN au sein des Rencontres de la photographie d'Arles et offre un aperçu de ses derniers travaux photographiques.

Comme une entaille dans le réel, les œuvres de Lukas Hoffmann déplacent le temps, allongent les ombres. Elles nous offrent une brèche dans laquelle s’immiscer et sont empreintes d’un imaginaire qui révèle la beauté discrète des choses. Cette ouverture de l’image procède d’une démarche qui ne laisse rien au hasard : par la méticulosité de ses cadrages et la qualité des tirages, l’artiste crée une tension vitale entre le médium photographique et les multiples dimensions de l’image qu’il permet.

Ainsi, Lukas Hoffmann accole à la photographie la question de son objet et questionne par-là même le potentiel iconographique, voire iconologique, du sujet. Les matérialités du monde qui l’entoure sont propices à une recherche qui, esthétique, n’en joue pas moins des contrastes suggérés par ces premières et que la photographie révèle en retour.

En photographiant, Lukas Hoffmann poétise le monde. Il active le pouvoir artistique des choses, des lieux et des situations en arrivant à extraire les formes d’un espace pourtant banal. Se renverse alors le regard par l’échappée d’un sens, rendu insaisissable. Dans son prisme, un godet de chantier devient, par exemple, une magnifique déferlante cuivrée (« Godet »), tandis que le couvercle d’une benne se mue en une surface abstraite (« Mulde, Tempelhof »). On scrute aussi ces pans de mur dont les aspérités soulignées par la lumière, figent le temps dans un autre espace (« Markstrasse, Berlin » ou « Tauentzienstrasse, Berlin »). Il active le pouvoir de l’image qui distord, étend les temporalités et spatialités à la fois multiples et éphémères. Des temporalités que le spectateur discerne dans les motifs que Lukas Hoffmann capture avec une attention renouvelée.

Que dire sinon que Lukas Hoffmann est un promeneur.  Qu’il est un arpenteur des villes à la recherche de la sublimation de l’insignifiant. Une approche qui se retrouve dans la singulière série des « Strassenbilder » (2018-2021) : sans viseur par lequel il peut regarder, il réalise ses clichés à main levée à la chambre photographique avec une mise à point fixée à 80 cm, dans lesquels se déploie un ensemble de corps anonymes symbolisés par le détail de la brièveté d’un geste, d’une posture ou des plis de vêtements.

Vernissage de l’exposition : samedi 05 novembre 2022 à partir de 17h00

Télécharger le dossier de l’exposition : ici

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« Cortège infini tel un long mur noir
Qui traverse les cieux, passe le désert morne
Des villes boréales enfoncées dans le deuil
Des ciels neigeux et les pans monotones 
»

« Endloser Zug, wie eine schwarze Mauer,
Die durch die Himmel läuft, durch Wüstenei
Der winterlichen Städte in der Trauer
Verschneiter Himmel, und dem Einerlei
»

 

Georg Heym, Die Wanderer

 

Déplacer le temps, allonger les ombres is Lukas Hoffmann’s first exhibition at Galerie C-Paris. It comes after the exhibition EVERGREEN at Les Rencontres de la photographie d’Arles and offers a glimpse of his latest photographic works.

Like a cut in reality, the works of Lukas Hoffmann move time, lengthen the shadows. They offer us a breach in which to immerse ourselves and are imbued with an imagination revealing the discreet beauty of things. This opening of the image is the result of an approach that leaves nothing to chance: through the meticulousness of his framings and the quality of the prints, the artist creates a vital tension between the photographic medium and the multiple dimensions of the image that it allows.

Thus, Lukas Hoffmann adds to photography the issue of its object and thereby questions the iconographic, even iconological, potential of the subject. The materialities of the world surrounding him are conducive to a research that, aesthetically, does not play less of the contrasts suggested by these first and that the photograph reveals in return.

By photographing, Lukas Hoffmann poeticizes the world. He activates the artistic power of things, places and situations by managing to extract forms from a space that is nevertheless common. The gaze is then reversed by the escape of a meaning made elusive. In his prism, a bucket of a building site becomes, for example, a splendid copper wave (“Godet”), while the lid of a skip becomes an abstract surface (“Mulde, Tempelhof”). One also examines these wall sections whose rough parts underlined by the light freeze time in another space (“Markstrasse, Berlin” or “Tauentzienstrasse, Berlin”). He activates the power of the image that distorts, extends temporalities and spatialities both multiple and ephemeral. Temporalities that the viewer discerns in the patterns captured by Lukas Hoffmann with a renewed attention.

What else to say except that Lukas Hoffmann is a walker. That he is a surveyor of cities in search of the sublimation of the insignificant. An approach that can be found in the singular series of “Strassenbilder” (2018-2021): without a viewfinder through which he can look, he takes his shots freehand with a camera with focused at 80 cm (31,49 inches), in which are unfolded a set of anonymous bodies symbolized by the detail of the brevity of a gesture, a posture or the folds of clothing.    

Opening of the exhibition: Saturday November 5 2022, from 5:00 pm

Download the exhibition press release: here

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