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car toujours revient la question
comment
dans la mouvance des choses
choisir les éléments
fondamentaux vraiment
qui feront du confus
un monde qui dure
et comment ordonner
signes et symboles
pour qu’à tout instant surgissent
des structures nouvelles
ouvrant
sur de nouvelles harmonies
et garder ainsi la vie
vivante
complexe
et complice de ce qui est –
seulement :
la poésie
(Kenneth White, Le Grand Rivage)
Brûlés, arrachés, coupés, meurtris, les arbres ne s’expliquent pas*, ils demandent à être écoutés.
Silence.
À l’origine de la distinction entre nature et culture, se trouve l’humain qui descend des arbres. Sa sortie de la forêt.
Ici nous proposons de vous y immerger à nouveau, d’y retourner humblement.
Aujourd’hui, alors que nous arrivons à un point de non retour, à l’époque de l’Anthropocène, nous ne pouvons plus nous dédouaner de notre responsabilité. La nature nous rappelle à l’ordre au plus près de chez nous. Le doux soleil estival se transforme. Brûlant et violent, il ravage et avale sous nos yeux impuissants des forêts entières. Les tempêtes, tornades, séismes, pandémies toquent à nos portes et exigent qu’on les laisse entrer. Il n’est plus temps de discuter, comprendre, rechercher, tergiverser, mais d’écouter.
Témoin silencieux de l’arrogance assourdissante des êtres humains.
Pris pour acquis et pourtant porteur d’une symbolique complexe, l’arbre est partout autour de nous. L’air que l’on respire. Mythologique, généalogique, biblique, anthropomorphe, il est essentiel à l’histoire et la pensée de la culture occidentale. Dessiné déjà sur les parois de nos grottes, l’arbre n’a eu cesse d’inspirer.
«L'amour de l'arbre, pour le champ de l'art, est au demeurant tel, si profond et sincère qu'on pourrait presque risquer cette proposition inversée : non que l’arbre serve aux artistes, ce sont les artistes qui servent l’arbre*.»
Par mimesis, idéalisé, rationnalisé, romantisé, par impressions, conceptualisé, l’arbre est consacré, utilisé et représenté par l’artiste.
Fascinant mais peut-être pas assez effrayant ?
Attendez-voir.
Nous adapter, nous incliner. L’art(bre) pour protéger.
Intermédiaire entre terre et ciel, cosmique, debout, en équilibre. Fragile et fort.
Miroir de l’humain, celui-ci s’identifie, je suis un arbre !
Silence.
Entrons donc ensemble à l’intérieur de la forêt des possibles, regardons et écoutons.
Jeudi 14.09.2023, de 18h à 20h - Vernissage
Mercredi 20.09.2023, à 18h - Visite guidée de l’exposition en partenariat avec la Société des Amis des Arts
Mercredi 11.10.2023, à 18h30 - Regards croisés (collaboration avec le Musée Jenisch de Vevey)
Jeudi 19.10.2023, à 18h30 - Remise du prix Terra Nova à Fanny Desarzens pour son roman “Galel” - Lecture & Apéritif
Jeudi 26.10.2023, à 18h30 - Table ronde “L'arbre ou le témoin silencieux”
Téléchargez le dossier de presse : ici
Une exposition en partenariat avec le Musée Jenisch de Vevey et l'exposition «Gardiens du silence» du 21 juin au 29 octobre 2023
Le titre de l’exposition est emprunté au recueil de textes “Stella, sangue, spirito” de Claudio Parmiggiani (1995).
*Tiré d’une oeuvre d’Alain Huck.
*Paul Ardenne, “Parenthèse : créer avec l’arbre”, in Un art écologique, Lormont ; Bruxelles : éd. Le Bord de l’eau, 2018, p.221.
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Burnt, uprooted, cut down, bruised, trees can't be explained*, they demand to be listened to.
Silence.
At the root of the distinction between nature and culture lies the human being who comes down from the trees. Here we propose that you immerse yourself in the forest once again, humbly returning to it.
Today, as we reach a point of no return, in the age of the Anthropocene, we can no longer absolve ourselves of our responsibility. Nature is calling us to order as close to home as possible. The gentle summer sun is changing. Burning and violent, it ravages and swallows whole forests before our helpless eyes. Storms, tornadoes, earthquakes and pandemics are knocking on our doors and demanding that we let them in. It's no longer time to discuss, understand, research or procrastinate, but to listen.
Silent witness to the deafening arrogance of human beings.
Taken for granted and yet the bearer of complex symbolism, the tree is all around us. The air we breathe. Mythological, genealogical, biblical, anthropomorphic, it is essential to the history and thinking of Western culture. The tree was already drawn on the walls of our caves, and has never ceased to inspire.
«L'amour de l'arbre, pour le champ de l'art, est au demeurant tel, si profond et sincère qu'on pourrait presque risquer cette proposition inversée : non que l’arbre serve aux artistes, ce sont les artistes qui servent l’arbre*.»
Through mimesis, idealisation, rationalisation, romanticisation, impressions and conceptualisation, the tree is consecrated, used and represented by the artist.
Fascinating, but perhaps not frightening enough... Wait and see.
We adapt, we bow. Art(bre) to protect.
An intermediary between earth and sky, cosmic, upright, balanced. Fragile and strong. Mirror of the human being, he identifies himself, I am a tree!
Silence.
So let's enter the forest of possibilities together, look and listen.
Thursday 14.09.2023, 6-8pm - Opening
Wednesday 20.09.2023, 6pm - Guided tour of the exhibition in partnership with the Société des Amis des Arts
Wednesday 11.10.2023, 6.30pm - Regards croisés (collaboration with the Musée Jenisch in Vevey)
Thursday 19. 10.2023, at 6.30pm - Presentation of the Terra Nova Prize to Fanny Desarzens for her novel "Galel" - Reading & Aperitif
Thursday 26.10.2023, at 6.30pm - Round table "L’arbre ou le témoin silencieux".
Download the press kit: here
An exhibition in partnership with the Musée Jenisch in Vevey and the "Gardiens du silence" exhibition from 21 June to 29 October 2023
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