Galerie C
Neuchâtel
Paris
Réconfort à trois 600dpi-1.jpg

Un cri que le soleil dévore 18.01-24.02.24

AurelK
Noémie Doge
Line Marquis
Jordan Pallagès
 

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L’être aimé pour l’amant est la transparence du monde.
Le hasard veut qu’à travers lui, la complexité du monde ayant disparu,l’amant aperçoive le fond de l’être, la simplicité de l’être.

(Georges Bataille, “L’Erotisme”, 1957)

Désir de l’autre ou désir de soi ?

Quatre artistes nous emmènent au travers d’une histoire exploratrice du fantasme, qu’il soit érotique ou qu’il exprime l’envie d’un ailleurs, utopique parfois.

Corps aimés et emmêlés se dessinent sur les murs lorsque la recherche de soi se confronte à la rencontre de l’autre.

Le fantasme d’un ailleurs et le désir de vie que peut avoir une jeune femme de dix-huit ans sont réinterprétés par les gravures et les dessins de Line Marquis, qui rend hommage à sa belle-fille et le texte qu’elle écrit avant de partir en voyage au Brésil. Les doutes de la jeunesse actuelle dont la naïveté n’est bientôt plus, accompagnés de la peur d’un futur instable, ébranlent l’insouciance et forcent à partir à l’inconnu. Le désir de (re)trouver sa place se mélange ainsi aux tensions – étiques, écologiques et sociales - que comporte aujourd’hui le voyage dans un pays lointain.

Jordan Pallagès explore d’ailleurs la question de l’hétérotopie définie par Michel Foucault* au travers du « roman plastique » La Nielsson C, l’histoire d’une compagnie de recherche artistique, philosophique et scientifique. Au fur et à mesure d’un récit fantasmé, les personnages disparaissent dans des circonstances obscures. Au travers du format carte postale, le protagoniste dessine son intimité à ses destinataires, vaguant de ville en ville avec son compagnon.

A contrepied de la majorité des oeuvres érotiques dans l’histoire de l’art, le corps nu et masculin prend sa place et invite ici le public à le regarder, dans son intimité. Une histoire de désir qui tourne à l’obsession sous le trait de crayon de l’artiste : « l’histoire est première, elle transperce l’imaginaire puis hante l’esprit comme une obsession »*.

L’ambiguïté de la relation amoureuse est également ce qui intéresse Noémie Doge. A travers une généalogie personnelle et une réapropriation de l’espace d’exposition, elle aussi lève le voile – ou le rideau – sur la question du désir, en une sorte de balade romantique décalée. Jouant avec l’espace qui l’entoure et une mise à l’échelle déstabilisante, l’artiste interroge la liminarité et les situations ambivalentes. A l’image de ses madones dans l’attente et de sa bouche dévorante, Noémie Doge suspend le temps et fait languir son public, entre deux états.

Le sacrifice et la souffrance sublimées deviennent jouissance chez AurelK. Par le format du dessin, l’utilisation de la feuille d’or en guise d’auréole et la position des corps, l’artiste propose une réinterprétation moderne et transgressive de l’icône religieuse. Visions d’un érotisme sacré, ces icônes capturent le souvenir qui remonte à la surface et le révélent tout en nuances, et tout en noir. Les formes, corps en tension tatoués et auréolés, se distinguent et se précisent ainsi à l’ombre d’un interdit vécu sous le dogme de la religion.

Par le travail méticuleux du médium dessiné, ces artistes touchent à ce qu’il y a de plus sensible et personnel : l’envie, le désir et l’espoir. Au travers de quatre formes de désir distincts, qu’il transparaisse de manière charnelle, relationnelle, transgressive ou encore par une volonté de changer l’état monde, AurelK, Noémie Doge, Line Marquis et Jordan Pallagès nous proposent des interprétations touchantes et précieuses de ce que que l’intime et l’histoire individuelle offrent aux questionnements collectifs actuels.

Téléchargez le dossier de presse : ici

 

Jeudi 18.01.2024, de 18h à 20h - Vernissage
Mercredi 21.02.2024, à 18h - Visite guidée de l’exposition en partenariat avec la Société des Amis des Arts

Le titre de l’exposition est emprunté au recueil de Jean Sénac, « Un cri que le soleil dévore 1942-1973. Carnets, notes et réflexions », Paris, Seuil, 2023. 
*Michel Foucault, « Des espaces autres. » Conférence au Cercle d’études architecturales, 14 mars 1967, in Architecture, Mouvement, Continuité, no 5 (1984), pp. 46-49.
*Charlotte Farcet dans la postface à Wajdi Mouawad, «Incendies. Le Sang des promesses», Arles, Actes Sud, coll. Babel, 2009, p. 161.

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L’être aimé pour l’amant est la transparence du monde.
Le hasard veut qu’à travers lui, la complexité du monde ayant disparu,l’amant aperçoive le fond de l’être, la simplicité de l’être.

(Georges Bataille, “L’Erotisme”, 1957)

Desire for the other or desire for oneself?

Four artists take us on an exploration of fantasy, whether erotic or expressive of the desire for a utopian elsewhere.

Loved and entangled bodies take shape on the walls as the search for the self confronts the encounter with the other.

Line Marquis's engravings and drawings reinterpret the fantasy of an elsewhere and the desire for life that an eighteen-year-old woman may have, paying homage to her stepdaughter and the text she wrote before leaving on her trip to Brazil. The doubts of today's youth, whose naïveté is soon no more, accompanied by the fear of an unstable future, shake the carefree spirit and force us to set off into the unknown. The desire to (re)find one's place blends with the tensions - ethical, ecological and social - that travel to a faraway land entails today.

Jordan Pallagès explores the question of heterotopia as defined by Michel Foucault* through the "plastic novel" La Nielsson C, the story of an artistic, philosophical and scientific research company. As the story unfolds, the characters disappear under obscure circumstances. Using the postcard format, the protagonist draws his intimacy to his addressees, wandering from town to town with his companion.

Contrary to the majority of erotic works in the history of art, the naked male body takes its place and invites the public to look at it, in its intimacy. A story of desire that turns to obsession under the artist's pencil stroke: "the story is first, it pierces the imagination then haunts the mind like an obsession "*.

Noémie Doge is also interested in the ambiguity of love. Through a personal genealogy and a re-appropriation of the exhibition space, she too lifts the veil - or the curtain - on the question of desire, in a kind of offbeat romantic stroll. Playing with the space around her and a destabilizing scaling, the artist questions liminality and ambivalent situations. Like her waiting Madonnas and her devouring mouth, Noémie Doge suspends time and makes her audience languish between two states.

Sacrifice and sublimated suffering become jouissance for AurelK. Through the format of the drawing, the use of gold leaf as a halo and the position of the bodies, the artist proposes a modern, transgressive reinterpretation of the religious icon. Visions of sacred eroticism, these icons capture the memory that rises to the surface, revealing it all in nuance, and all in black. The forms, tattooed and haloed bodies in tension, stand out and become clearer in the shadow of a ban lived under the dogma of religion.

Through their meticulous use of the drawing medium, these artists touch on what is most sensitive and personal: desire, longing and hope. Through four distinct forms of desire, whether carnal, relational, transgressive or a desire to change the state of the world, AurelK, Noémie Doge, Line Marquis and Jordan Pallagès offer us touching and precious interpretations of what intimacy and individual history offer to today's collective questioning.

Thursday 18.01.2024, 6-8pm - Opening
Wednesday 21.02.2024, 6pm - Guided tour of the exhibition in partnership with the Société des Amis des Arts

Download the press kit: here

The title of the exhibition is inspired by the book by Jean Sénac, « Un cri que le soleil dévore 1942-1973. Carnets, notes et réflexions », Paris, Seuil, 2023. 
*Michel Foucault, « Des espaces autres. » Conférence au Cercle d’études architecturales, 14 mars 1967, in Architecture, Mouvement, Continuité, no 5 (1984), pp. 46-49.
*Charlotte Farcet in the postface of Wajdi Mouawad, «Incendies. Le Sang des promesses», Arles, Actes Sud, coll. Babel, 2009, p. 161.

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